
[© Frisk de Marignac Pidoux SA]
Les nombreuses discussions autour des nouveaux quartiers se centrent sur la promotion de la mobilité douce, au dépens pour certain-e-s des places de parking et des modes de transport individuels. Les programmations en amont sont accueillies avec méfiance et on se demande si cette promesse d'une meilleure offre (de transports publics et de voies d'accès de mobilité douce) n'est pas par trop idéaliste et coûteuse. Au fond la question qui se pose est celle de la pratique de notre mobilité au quotidien. Sur ce sujet, les réflexions de Vincent Kaufmann (prof. de sociologie urbaine et d'analyse de la mobilité à l'EPFL) aident à y voir plus clair. Pour le chercheur, c'est la notion même de mobilité qui doit être redéfinie en intégrant les dimensions sociales, potentielles et subjectives. Ainsi, explique-t-il, une personne qui a une série de déplacements quotidiens dans un espace restreint peut s'avérer plus mobile qu'un grand voyageur qui tout en parcourant beaucoup de kilomètres de manière très rapide ne change pas de fonction sociale du point A au point B. De même, avoir la capacité de se mouvoir n'implique pas le déplacement réel et la manière que l'on choisit pour se déplacer reflète des valeurs et une image de soi qui ne peut pas vraiment être quantifiée... Ces éléments, pris en compte, Kaufmann et son équipe, nous donnent une nouvelle notion pour appréhender la mobilité au niveau sociétal: la motilité (= la capacité à être mobile). Leur réflexion intègre en premier lieu trois facteurs qui permettent de comprendre ce qui fait qu'on est mobiles ou pas:
L'accès aux réseaux de transports
Les compétences et savoirs-faire
L'appropriation des moyens, c'est-à-dire l'envie de faire
Cette approche présente l'avantage de nous donner les outils pour penser la mobilité en amont des déplacements et peut être un outil pour ouvrir la discussion sur l'offre programmée à Confignon et dans les environs dans les années à venir. Qu'en pensez-vous?